La Chine s’enrichit rapidement et les Chinois aussi. Oubliez les salaires de misère indiqués dans les médias – ouvriers gagnant 50 ou 100 euros par mois. Dans les provinces reculées, les campagnes ou les petits agriculteurs, ce type de salaires est sans doute encore d’actualité. Mais si vous allez dans les grandes villes de l’Est de la Chine, personne n’acceptera d’être payé si peu, même dans les villes de second rang comme Qingdao ou Xi’An.
Des salaires de plus en plus élevés
A Beijing par exemple, le salaire minimum est de 120 euros par mois (1000 yuans) et augmente de 20% par an. Mais presque personne n’est payé si peu car il est quasiment impossible de vivre avec si peu à Pékin. Un loyer moyen coûte 250 à 500 euros par mois, donc certes, de nombreux Chinois vivent entassés dans des banlieues lointaines.
Mais à part quelques mingongs (paysans migrants), la majorité des Pékinois gagnent mieux leur vie. Les travailleurs pauvres gagnent 1 500 à 2 000 yuans par mois (180 à 240 euros). Il faut toutefois relativiser. La vie coûtant 2 à 3 fois moins cher à Pékin qu’en France (disons 2 fois moins), cela revient à un salaire d’environ 420 euros par mois. Très peu, mais permettant de survivre.
Mais la majorité des travailleurs gagnent plus. Un employé de bureau gagnera généralement 3 000 à 4 000 yuans par mois (370 à 490 euros). L’équivalent en France de 700 à 1000 euros par mois. Peu mais cela se rapproche des standards Français. Et dans certains cas, l’employeur fournit un logement. Souvent de très bas standing, mais c’est toujours ça en moins à payer.
Le salaire moyen à Pékin ou Shanghai est entre 5 000 et 7 000 yuans par mois (600 à 900 euros par mois), l’équivalent de 1 500 euros par mois en France. Le salaire moyen est donc 2 fois plus bas qu’à Paris (3 000 euros par mois) mais pas si bas pour autant.
Enfin, ce n’est qu’à partir de 8 000 yuans par mois (l’équivalent de 2 000 euros par mois) que votre salaire sera considéré comme bon. Pour autant, les salaires élevés ne sont pas rares. Un professeur d’anglais pourra trouver des offres d’emploi entre 10 000 et 15 000 yuans (l’équivalent de 2 500 à 3 500 euros par mois) avec généralement un logement de fonction…
Résumons. Les salaires à Pékin (moins dans le reste de la Chine, et beaucoup moins dans les campagnes) représentent l’équivalent des salaires suivant à Paris, rapporté au coût de la vie en Chine:
– Bas salaire : 400€ par mois
– Salaire d’un employé : 700-1000€ par mois
– Salaire moyen : 1 500€ par mois
– Haut salaire : > 2 000€ par mois
La voiture : symbole de réussite sociale
Des salaires pas si faibles que ça, une forte croissance, l’argent coule à flot en Chine. De plus en plus de Chinois ont les moyens de s’acheter une voiture, et malgré des prix de voiture assez élevé (comptez 20 000 euros pour une Skoda, comme en Europe), les Chinois achètent désormais plus de voiture que les Américains. C’est une sorte de rêve, la voiture symbolisant la réussite sociale.
Les chinois veulent une voiture à tel point que 6 millions de voitures circulent dans Pékin, causant des bouchons gigantesques. Malgré les 5 boulevards périphériques, les bouchons sont très fréquents, et le plus long bouchon du monde (il fallait 7 jours pour le traverser) a eu lieu l’année dernière sur une autoroute menant à Pékin.
Pour lutter contre la voiture, de nombreux projets ont lieu :
– Construction de nombreuses lignes de métro et baisse du prix du métro à 2 yuans (25 centimes) le ticket
– Quotas de vente de voiture (loterie à Pékin, vente des plaques d’immatriculation aux enchères à Shanghai, qui ne veut pas reproduire l’erreur de Pékin et souhaite limiter les voitures). Enfin, interdiction de rouler 1 jour par semaine
Les voitures de luxe : l’explosion de la demande
Enfin, protectionnisme oblige, les voitures de luxe sont énormément taxées en Chine. 145% de taxes. Comptez 400 000 euros une Lamborghini et 700 000 euros une Ferrari, soit 2 à 3 fois plus cher qu’en Europe.
Malgré ces prix très élevés, l’explosion de l’économie et des inégalités font que la demande est soutenue. la Chine est le marché n°1 mondial des Rolls Royce… La Chine est déjà le premier marché mondial pour Ferrari et il n’est pas si rare de croiser ce genre de voitures sur les routes de Pékin. Article complémentaire
A tel point que les accidents de Ferrari se multiplient en Chine. Ces derniers mois, il y eu quelques scandales en Chine impliquant des Ferrari :
– Un fils d’un membre important du parti communiste s’est tué en Ferrari sur un périphérique de Pékin, avec 2 filles nues à ses côtés.
Dans un pays où une Ferrari représente une vraie fortune, l’accident fit tâche. Les membres du parti communiste sont richissimes (les membres dirigeants sont quasiment tous milliardaires, en euros) mais préfèrent en général être discrets. L’incident fit tâche.
– Des fils de patron du charbon aimaient faire des courses de Ferrari. Un maxi-accident impliquant 10 Ferrari a eu lieu récemment dans le Shanxi, alimentant un débat sur les inégalités sociales
En effet, les patrons du charbon sont richissimes. Le Shanxi, dont le PIB par habitant n’excède pas 3 000 euros par an, a vu un patron du charbon dépenser 10 millions d’euros pour le mariage de sa fille, et récemment un accident impliquant une dizaine de Ferrari faisant la course sur l’autoroute… Sachant qu’une Ferrari coûte 700 000€ en Chine (lourdes taxes sur les voitures de luxe importées), je vois laisse imaginer les réactions des Chinois de base, au salaire souvent bien modeste par rapport à leur travail…
Conclusion
Objectivement, une voiture ne sert pas à grand chose en Chine. Comme le pays reste encore peu motorisé par rapport aux pays riches, l’offre de transports en commun et en taxi est très importante. A quoi bon acheter cher une voiture :prix à peine inférieur en Chine par rapport à la France pour les voitures neuves + éventuelle surtaxe si véhicule importé + éventuelle surtaxe dans certaines villes, comptez 9 000 euros pour l’achat de votre plaque d’immatriculation à Shanghai (source)… Sachant que le taxi ne coûte pas très cher, il est dans l’immense majorité des cas bien plus rentable d’utiliser le taxi qu’une voiture, sans compter que si vous n’avez pas de voiture, vous n’avez ni essence à payer, ni entretien, ni problèmes divers et variés (comme l’interdiction de rouler un jour par semaine dans Beijing).
Pour autant, les Chinois reproduisent exactement les mêmes erreurs qu’on a fait en France de voir la voiture comme un objet statutaire montrant un statut social (alors que la vraie richesse, c’est justement de ne pas avoir besoin de voiture) et le rêve de la plupart des Chinois est de posséder sa propre voiture… alors même qu’en heure de pointe, il est parfois plus rapide de marcher que de rouler à Beijing (une fois, j’étais sorti du bus bloqué sur l’autoroute en ayant marre d’attendre 1h pour faire 1 km) et de l’importante pollution que les voitures induisent… En outre, tout bon Chinois se doit d’avoir une voiture et un logement avant de se marier… en tout cas, c’est le stéréotype qui fait office de norme sociale dominante en Chine…
Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur unfrancaisapekin.com
C’est intéressant tout ca, finalement la Chine et la Russie ca se passe à peu près de la même manière. Mais vu la pollution des grandes villes là bas et surtout à Pékin dernièrement, faudrait peut être qu’ils pensent rapidement à du carburant bio !
De la même manière? Les Russes accordent aussi beaucoup d’importance à la voiture? Sinon plus que du carburant bio, les transports en commun sont en rapide développement à Beijing 😉