Voici un petit article sur 6 choses à savoir avant de partir en Chine.
1/ Une communication difficile avec les taxis
Le chauffeur de taxi moyen à Pékin ne sait pas lire l’anglais donc inutile de montrer le nom de la station en anglais. Difficile de se faire comprendre car avec leurs 5 tons différents, ce n’est pas sûr qu’ils comprennent. Bref, ayez le téléphone d’un Chinois à l’arrivée ou l’adresse en Chinois. Et encore. Hier, même comme cela, le chauffeur s’est perdu. Je demandais à rejoindre une station de métro… Mais il ne connaissait pas, le client étant censé diriger le taxi car évidemment ils n’ont pas de GPS.
2/ Ayez de l’après-rasage
L’après-rasage est introuvable à Beijing. Mon coloque a du faire 50 magasins pour en trouver 1. Du coup, j’hésite à utiliser du parfum ou de la gnôle en guise d’après-rasage la prochaine fois. Ils ne sauront même pas de quoi vous parler en disant « after shave » même en montrant la bouteille. Bref, faites vos provisions avant d’aller en Chine. Note: J’ai fini par trouver de l’après rasage dans un des supermarchés Carrefour en banlieue de Pékin. Bilan: 2 heures de métro perdues et 12€ la bouteille d’après-rasage…
3/ Attention à la nourriture
La nourriture (mais pas que) made in China n’est pas réputée pour sa qualité. Scandales alimentaires, pesticides… Bref. N’achetez pas de viande au supermarché, gare aux produits laitiers – les yaourts même périmés ne seront pas retirés des rayons et aucune nouvelle commande n’aura lieu tant que les yaourts périmés ne seront pas partis.
Pour le reste, diversifiez votre alimentation (si vous voulez manger à la Chinoise) ou mangez à l’Européenne (mais cela reste très cher : 6€ le camembert, 10€ le pot de nutella en Chine)
4/ La loi du plus fort
La loi du plus fort règne en maître en Chine. Piéton vert ou pas, si une voiture veut passer, laissez la passer – sauf si vous avez envie de prendre le risque d’aller tester les hôpitaux made in China. De même, les propriétaires ont tous les droits. Pas de trêve hivernale, possibilité de monter les loyers comme ils veulent… Ne pensez-pas sur le bon sens des Chinois : de nombreux propriétaire (pas tous) presseront le citron au maximum. Parfois ça se retourne contre eux : un couple d’expat avait refusé une augmentation de loyer. Bilan : 2 ans de vacances locative pour le proprio. Bulle immobilière oblige, les logements sont plus nombreux que la demande… Enfin dans le métro, il est parfois nécessaire de jouer du coude pour pousser les gens devant vous quand vous devez sortir. Sinon on ne vous laissera pas sortir.
5/ Une différence culturelle importante
La différence culturelle entre l’Occident et la Chine est source d’incompréhension. Par exemple, il faut expliquer aux femmes de ménage de ne pas nettoyer avec la même éponge toilettes et vaisselle. Enfin, les entreprises Chinoise sont généralement peu créatives. Les entreprises leaders copient les étrangers – la contrefaçon étant un énorme business en Chine – et les petites entreprises Chinoises… recopient à leur tour les autres entreprises Chinoises. Comme me le disait un ami français, les lois sont généralement en faveur des Chinois.
Le schéma est le même : on présente le potentiel de la Chine aux investisseurs étrangers. Ils bavent devant les chiffres qu’on leur montre. On leur fait des ponts d’or pour qu’ils viennent : exemption de taxes, bureaux gratuits, aide à l’implantation. Les investisseurs se gavent littéralement les premières années : main d’œuvre bon marché, haut potentiel, très peu de taxes.
Puis lorsque le marché devient plus gros et plus mature, on va les forcer à prendre un partenariat avec une entreprise Chinoise ou à faire du transfert de technologie, de manière à aider l’économie Chinoise. Et après ? Bah on n’a plus besoin de vous… Cela peut toucher tout le monde : Danone a laissé des plumes avec son partenaire Wahaha par exemple.
6/ Prenez une carte SIM as soon as possible
Même avant Free n’arrive, on savait que Bouygues Telecom, Orange et SFR aiment se gaver jusqu’à l’indescence. Je l’avais déjà remarqué
– Thaïlande vers la France : 3,80€ la minute soit 228€ de l’heure de téléphone
– Avion : 380€ pour 12 heures de vol, soit 30€ de l’heure de vol en avion
– Internet : 1€ de l’heure d’Internet
La minute de vol dans un avion de type A-320, malgré le coût d’un avion, du carburant et du pilote, revient en général 5 à 10 fois moins cher qu’une minute de téléphone. Bouygues Telecom facture même la minute 200 fois plus cher qu’Internet en cyber-café.
Bref, refusez de vous faire prendre pour un pigeon et prenez une carte SIM dès que possible – dans un kioske à journal – et pensez à demander à débloquer votre téléphone avant de partir.
Moi, pour quelques malheureux appels (pour trouver un appart), on m’a facturé… 191€ d’appel, vs 220€ l’aller/simple pour la Chine pour ma copine. Je ne doute pas que mon smartphone, se connectant automatiquement au web (à moindre de l’éteindre) ait fait gonflé la facture.
Merci Bouygues Telecom (et merci Free)
Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et pour plus de conseils, je vous invite à vous abonner à lire mon livre « Partir à Beijing: mode d’emploi« , qui vous aidera à réussir votre voyage ou votre expatriation en Chine
Je rebondis sur le point où tu parles du business made in China.
J’écoute beaucoup BFM et j’ai été impressionné de voir le nombre d’entrepreneurs petits, moyens et grands expliquer en interviews qu’ils s’étaient fait avoir par leurs partenaires ou par le gouvernement chinois et qu’on ne les reprendrait plus à bosser avec ce pays.
A mon avis mieux vaut ne pas se lancer sur ce type de marché si tu n’as pas des gens de confiance dans la place qui connaissent tous les rouages du système.
Bonjour Fabrice
Vu que la loi Chinoise est bien différente de la loi Française et souvent en faveur des Chinois. Bref, entre hausse du coût salarial – un ouvrier Chinois coûte de mémoire 4 ou 5 fois plus cher qu’un ouvrier au Viet Nam – paperasse administrative et tout le reste, la Chine a certes un potentiel mais n’est plus l’eldorado tel qu’on se l’imagine ou il suffit d’arriver avec des liasses de billet pour être accueilli à bras ouvert;
Quant au reste, l’économie Chinoise repose sur le gaoxing (le réseau). Sans réseau (amis entrepreneurs, relations dans l’administration) tu peux être sûr d’une chose: tu te feras pigeonner et tu auras du mal à faire du business.
A bientôt et merci pour ton commentaire intéressant 🙂
Je note le mot « Gaoxing ». Je vais me la péter ce soir quand je discuterai avec mes amis autour d’un verre 🙂
Sinon j’ai une petite anecdote concernant le réseau en Chine.
Il y a quelques années j’ai eu l’occasion de discuter avec un viticulteur qui cherchait à percer sur le marché chinois.
Et il m’expliquait qu’il faisait un lobbying de fou auprès d’un intermédiaire chinois depuis 1 an. Son objectif était que celui ci lui organise un rdv avec l’un des principaux importateurs de vins du pays, qu’il devrait ensuite séduire probablement pendant encore plusieurs mois avant d’espérer lui vendre… une livraison.
Dans ces moments là tu te dis qu’il faut beaucoup, mais vraiment beaucoup de patience et de motivation pour percer là-bas.
@ Fabrice: ^^
Il faut beaucoup de patience certes, mais une fois que tu as un gaoxing, ca marche mieux après j’imagine. En termes économique, il y a une forte barrière à l’entrée: c’est chiant pour les nouveaux entrants, mais ça limite la concurrence.
Après au niveau du bloguing aussi, les annonceurs ne tombent pas d’un coup de baguette magique. Leur instaurer la confiance prend du temps… D’ailleurs tu en es où avec ton nouveau blog Fabrice?
Concernant mon blog, je l’ai lancé en début d’année et cela démarre plutôt bien.
Cela me fait surtout plaisir de revêtir à nouveau le costume de bloggeur après une petite année de pause.
Coucou Fabrice
Ca me fait plaisir d’avoir de tes nouvelles… Est-ce toujours Show me the money? J’espère que tu me tiendras au courant de l’avancement de ton blog 🙂
A bientôt