J’ai testé le TGV Chinois

Transports

On est souvent très fiers en France de notre TGV, non sans raison. En France, le train se met à rêver de devenir un avion sur rail. Notre technologie nous permet de rouler à près de 600 km/h sur rail (574,8 km/h), soit 2/3 de la vitesse d’un avion de ligne. Surtout, grâce à une vitesse de pointe de 320 km/h, nos trains sont aussi rapides que des avions sur des trajets tels que Paris/Marseille.

La grande vitesse en Chine

La Chine n’a rien à envier à la France. Après le maglev de Shanghai, reliant l’aéroport au centre-ville à 431 km/h (légèrement plus rapide que le RER B), la Chine a inauguré il y a quelques années la ligne à grande vitesse ayant la vitesse commerciale la plus rapide du monde entre Wuhan et Shanghai.

De nombreux projets ferroviaires

Les Chinois ont l’intelligence de ne pas reproduire les erreurs du modèle d’urbanisme américain, composé d’étalement urbain et de transport massif par voiture ou avion. Certes, la Chine construit en masse autoroutes (tous les ans, l’équivalent de la totalité du réseau autoroutier français) et aéroports géants (le futur aéroport de Pékin sera juste plus grand que Heathrow et Charles de Gaulle réunis) comme cela ne s’est jamais vu ailleurs. Mais le train n’est pas en reste, la Chine investissant massivement dans le rail.

Le TGV est un avion sur rail

Quand la France rêve de faire de ses TGV des avions sur rails, en Chine, c’est déjà fait. Voici le récit de mon premier voyage en TGV Chinois, lors de mon voyage à Qingdao.

Beijing Nan Station

Tout comme à Paris, Beijing dispose de plusieurs gares. Contrairement à Paris, le nom des gares est explicite : Beijing-Xi (Beijing Ouest), Beijing Railway Station, Beijing-Nan (Beijing-Sud).  Mon train pour Qingdao part de Beijing-Nan, qui est la deuxième plus grande gare d’Asie (la plus grande se trouvant… à Shanghai). Je prends le métro, et descends à l’arrêt de ligne 4 « Beijing-Nan Zhan » (Beijing-Nan Railway Station). Là, je suis bluffé.

– L’organisation est parfaite. La gare de métro se trouve juste en dessous de la gare. Tout est parfaitement indiqué

– La gare est absolument gigantesque et neuve

Oubliez les gares Française. La gare de Beijing-nan est un immense bâtiment surplombant les voies de chemin de fer.  Le bâtiment est immense, le design élancé et le standing… très haut. Le sol est fait de plaques de marbre… comme dans un aéroport.

Pour pénétrer dans la gare, il vous faudra présenter votre bagage aux rayons X (tout comme dans le métro de Beijing), mais vous devrez aussi passer sous un portique de détecteurs de métaux, avec fouille possible. C’est plus rapide que dans les aéroports (pas besoin d’enlever chaussures, liquides ou ordinateur portable) mais là encore, vous serez bluffé par tant de sécurité.

Une fois dans la gare, aucun risque d’être perdu. Tous les panneaux sont écrits en Chinois et en Anglais, et de nombreux employés de gare sont disséminés un peu partout pour renseigner les voyageurs. Enfin, de nombreuses restaurants – Chinois et internationaux – sont présents, tout comme des parfumeries, un show-room de Jeep… Comme un aéroport toujours.

Tout comme un aéroport, les quais sont présentés sous forme de Gate. Contrairement aux gares en France où me bâtiment est souvent exposé à l’air libre, ici le bâtiment est suspendu au dessus des lignes de chemin de fer. Pour pénétrer dans le gate, on vous demandera billet et passeport (pas d’adieu possible sur les quais de gare donc, seuls les voyageurs peuvent accéder au quai) puis direction le quai…

Un train ultra-moderne

Bonne surprise encore : le train est ultra-moderne (je découvrirai que la ligne n’est vieille que de quelques mois). Je trouve le design du train magnifique

A l’intérieur, bonne surprise encore : mon billet d’aller était un peu plus cher (350 yuans soit 45 euros) que le retour (250 yuans). Mon siège est en première classe… Ici, tout est parfait dans le train

– L’espace de disponible

Chaque siège dispose d’un espace impressionnant. Même avec mon énorme sac à dos au niveau du siège, j’ai encore la place de tirer mes jambes… Quand au siège, il est confortable. Tablette rétractible, appui-tête latéral pour dormir, siège inclinable, accoudoir taille XXL…

L’intérieur du wagon est lui aussi top : TV avec prise de son pour brancher ses écouteurs au niveau de l’accoudoir, couloir large…

Un écran indique même la vitesse du train, qui monte en quelques minutes à 306 km/h (auparavant: 350 km/h, mais la vitesse a depuis été limitée), mais aussi la température extérieure…

– Un bureau avec cloison et table allongée, idéal pour les réunions d’affaire dans le train

– Hôtesse circulant avec son chariot à boisson, même chariot que les hôtesses d’avion

– Distributeurs d’eau chaude dans les wagons, pour pouvoir refaire du thé

– Toilettes Européennes ou à la turque, peu importe vos habitudes, vous trouverez ce que vous voulez

– Réseau WiFi à bord. Cela n’a pas marché sur mon PC. WiFi défectueux ? Abonnement payant nécessaire ? Je n’en sais rien mais c’est intéressant à relever

– Un service film sur TV dans les wagons

– Prise électrique à bord pour recharger ses appareils électroniques, avec 3 formes de fiche (Europe, Chine, USA) pour que chacun puisse brancher son appareil quel qu’il soit

Seul inconvénient :

– Le train s’arrête beaucoup, toutes les 20/30 minutes dans une gare différente

Mais cela s’explique fort logiquement : il y a un nombre incroyable de villes de grande taille entre Beijing (23 millions d’habitants) et Qingdao (4 millions), comme notamment Tianjin (12 millions) mais aussi de nombreuses petites villes de quelques millions d’habitants Jinan (2 millions). De nombreuses villes dont vous n’avez jamais entendu parler mais grandes malgré tout. Donc arrêt obligatoire… Au final, il faut 5 heures de TGV pour parcourir les 700 km entre Beijing et Qingdao

– Les contrôles d’identité

On me contrôle mon identité au moment d’entrer en gare, puis au moment de rejoindre le gate, pardon le quai, puis dans le train… Un peu pénible…

Conclusion

Le TGV Chinois est presque trop parfait. Il offre les meilleures prestations que vous pouvez imaginer, à un prix relativement bas (quoique très élevé par rapports aux salaires locaux) : 30 euros pour 600 km en seconde classe, 40 en première. Le TGV est un avion sur rail sans les inconvénients. Ayant changé mon programme en cours de voyage, il m’a été possible de récupérer 237 yuans sur un billet valant 250 yuans, soit plus de 90% du prix à l’achat. Des billets flexibles et sans surprise : en Chine, le prix des billets de train ne varie pas, et dépend uniquement de la distance, de la classe de confort et de la vitesse du train. Bref, un avion sur rail…

Voici une petite vidéo sympa que j’ai trouvé sur le TGV Chinois (je n’ai pas eu droit au snack de bienvenue)

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt sur unfrancaisapekin.com

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8 Responses to “J’ai testé le TGV Chinois”

  1. Nico dit :

    On avait pris 3 ou 4 fois le TGV chinois lors de notre passage en avril 2012 et nous n’avons pas été contrôlé une seul fois dans le train (identité), juste le ticket comme en France.

    Je ne sais pas toi mais nous, sur certain trajet ils nous avaient même distribué des écouteurs pour la télé.

    Sinon on avait fait que de la deuxième classe (budget TDM donc économie oblige), mais c’était déjà bien aussi bien que la première en France avec pleins de place et super silencieux !

    Le TGV chinois c’est le train de luxe quand on est en fin de tour du monde et qu’on vient d’Asie du sud !

  2. martin dit :

    Coucou Nico

    Oui, ce qui est étonnant c’est qu’ils contrôlent les tickets avant de te laisser monter sur le quai donc pourquoi vérifier dans le train? C’est comme si on vérifiait à l’intérieur de l’avion que tu as bien acheté une place…

    Pour moi je ne me rappelle pas des écouteurs. Et j’avais pris la première classe sans savoir que c’était la première classe, une mauvaise compréhension sans doute. Tu en es ou dans ton TDM sinon? La seconde classe est bien aussi mais je n’irai pas jusqu’à dire aussi bien que la première en France. Je ne me rappelle pas avoir vu de repose tête sur le fauteuil.

    Sinon en effet, par rapport à ce que tu as du voir en Inde ou en Thaïlande, c’est du grand luxe j’imagine 🙂

    A bientôt

  3. Nico dit :

    On est rentré depuis 6 mois maintenant mais….. enfin bon c’est dangereux le voyage…. faut faire attention c’est un peu comme l’Egyptologie ;-), une fois qu’on s’est fait contaminer c’est mort…

  4. martin dit :

    Du coup tu comptes repartir? Et oui je suis moi aussi contaminé, et contamine mon entourage comme ma copine notamment, et maintenant elle me recontamine à son tour je parle de voyage hein ^^ 🙂

  5. Simon dit :

    J’ai moi aussi été agréablement surpris par l’état des TGV chinois et la qualité de ces derniers lors d’un voyage Chengdu- Chongqing. Je crois que la Chine n’a vraiment pas à envier la France en terme d’infrastructure ferroviaire et aéroportuaire.

  6. martin dit :

    Pour les grandes lignes non, par contre certaines lignes de train – les plus petites – peuvent être assez éloignées des standards Français. Quand j’étais rentré du week-end au ski, le trajet de Zhangjiakou à Pékin ne coûtait pas cher – 15 yuans pour 200 km – mais le train était vetuste. A chaque bout de voiture, il y avait une petite chaudière à charbon pour chauffer le wagon, avec des employés de train remettant régulièrement une dose de charbon…

    Par rapport aux grandes lignes de TGV, l’écart est frappant 🙂

  7. « 30 euros pour 600 km en seconde classe, 40 en première. »

    Prends ça la SNCF ! Le design du train a vraiment de la gueule, ça change des vieux tchou-tchou 🙂
    J’ai entendu parler d’une ligne reliant Pékin à Guangzhou en 8h qui s’apprête à ouvrir, tu en as entendu parler ?

  8. martin dit :

    Bonjour Sylvain

    Tu as raison. Après il faut comparer avec les salaire locaux. Prenons un employé de bureau de Beijing qui gagne 20 yuans de l’heure. Il lui faut travailler 12 heures pour s’offrir un ticket de train rapide en seconde classe, l’équivalent de 100 ou 120 euros en France rapporté au pouvoir d’achat local.

    Mais tu as raison. Tout bouge rapidement en Chine. Pour la ligne dont tu parle je n’en avais pas entendu parler mais je viens de lire ceci: http://www.amb-chine.fr/fra/zgyw/t991324.htm

    Impressionnant… Surtout comparé à l’immobilisme des USA sur la question des transports en commun…

    A bientôt